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CONTES ARABES.

me prosternant à ses pieds. « Sindbad, me dit-il, j’ai besoin de vous ; il faut que vous me rendiez un service ; que vous alliez porter ma réponse et mes présens au roi de Serendib : il est juste que je lui rende la civilité qu’il m’a faite. »

» Le commandement du calife fut un coup de foudre pour moi. « Commandeur des croyans, lui dis-je, je suis prêt à exécuter tout ce que m’ordonnera votre Majesté ; mais je la supplie très-humblement de songer que je suis rebuté des fatigues incroyables que j’ai souffertes. J’ai même fait vœu de ne sortir jamais de Bagdad. » De là je pris occasion de lui faire un long détail de toutes mes aventures, qu’il eut la patience d’écouter jusqu’à la fin. D’abord que j’eus cessé de parler :

« J’avoue, dit-il, que voilà des événemens bien extraordinaires ; mais pourtant il ne faut pas qu’ils vous empêchent de faire pour l’amour de moi, le voyage que je vous propose. Il ne s’agit que d’aller à l’isle de Se-