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CONTES ARABES.

jesté qu’il n’exagère pas ses richesses et sa grandeur ; j’en suis témoin. Rien n’est plus capable de causer de l’admiration, que la magnificence de son palais. Lorsque ce prince veut paroître en public, on lui dresse un trône sur un éléphant où il s’assied, et il marche au milieu de deux files composées de ses ministres, de ses favoris et d’autres gens de sa cour. Devant lui, sur le même éléphant, un officier tient une lance d’or à la main, et derrière le trône, un autre est debout qui porte une colonne d’or, au haut de laquelle est une émeraude longue d’environ un demi-pied, et grosse d’un pouce. Il est précédé d’une garde de mille hommes habillés de drap d’or et de soie, et montés sur des éléphans richement caparaçonnés. Pendant que le roi est en marche, l’officier qui est devant lui sur le même éléphant, crie de temps en temps à haute voix :

« Voici le grand monarque, le puissant et redoutable sultan des Indes, dont le palais est couvert de