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LES MILLE ET UNE NUITS,

LXXXVIIIe NUIT.

» Je pris la lettre du roi de Serendib, continua Sindbad, et j’allai me présenter à la porte du Commandeur des croyans, suivi de la belle esclave, et des personnes de ma famille qui portoient les présens dont j’étois chargé. Je dis le sujet qui m’amenoit, et aussitôt l’on me conduisit devant le trône du calife. Je lui fis la révérence en me prosternant ; et après lui avoir fait une harangue très-concise, je lui présentai la lettre et le présent. Lorsqu’il eut lu ce que lui mandoit le roi de Serendib, il me demanda s’il étoit vrai que ce prince fût aussi puissant et aussi riche qu’il le marquoit par sa lettre. Je me prosternai une seconde fois ; et après m’être relevé : « Commandeur des croyans, lui répondis-je, je puis assurer votre ma-