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CONTES ARABES.

LXXXIVe NUIT.

» Nonobstant mon évanouissement, dit Sindbad, l’incommode vieillard demeura toujours attaché à mon col ; il écarta seulement un peu les jambes pour me donner lieu de revenir à moi. Lorsque j’eus repris mes esprits, il m’appuya fortement contre l’estomac un de ses pieds, et de l’autre me frappant rudement le côté, il m’obligea de me relever malgré moi. Étant debout, il me fit marcher sous des arbres ; il me forçoit de m’arrêter pour cueillir et manger les fruits que nous rencontrions. Il ne quittoit point prise pendant le jour ; et quand je voulois me reposer la nuit, il s’étendoit par terre avec moi, toujours attaché à mon col. Tous les matins il ne manquoit pas de me pousser pour m’éveiller ; en-