Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
CONTES ARABES.

LXXXIIIe NUIT.

Sindbad le marin, dit-elle, continuant de raconter son cinquième voyage :

» Les marchands, poursuivit-il, qui s’étoient embarqués sur mon navire, et qui avoient pris terre avec moi, cassèrent l’œuf à grands coups de haches, et firent une ouverture par où ils tirèrent le petit Roc par morceaux, et le firent rôtir. Je les avois avertis sérieusement de ne pas toucher à l’œuf ; mais ils ne voulurent pas m’écouter.

» Ils eurent à peine achevé le régal qu’ils venoient de se donner, qu’il parut en l’air assez loin de nous, deux gros nuages. Le capitaine que j’avois pris à gage pour conduire mon vaisseau, sachant par expérience ce que cela signifioit, s’écria que c’étoient le père et la mère du petit Roc ; et il