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CONTES ARABES.

descendit encore une femme morte et un homme vivant, je tuai l’homme de la même manière, et comme par bonheur pour moi il y eut alors une espèce de mortalité dans la ville, je ne manquai pas de vivres, en mettant toujours en œuvre la même industrie.

» Un jour que je venois d’expédier encore une femme, j’entendis souffler et marcher. J’avançai du côté d’où partoit le bruit ; j’ouïs souffler plus fort à mon approche, et il me parut entrevoir quelque chose qui prenoit la fuite. Je suivis cette espèce d’ombre qui s’arrêtoit par reprises, et souffloit toujours en fuyant à mesure que j’en approchois. Je la poursuivis si long-temps, et j’allai si loin, que j’aperçus enfin une lumière qui ressembloit à une étoile. Je continuai de marcher vers cette lumière, la perdant quelquefois, selon les obstacles qui me la cachoient, mais je la retrouvais toujours ; et à la fin, je découvris qu’elle venoit par une ouverture du rocher, assez large pour y passer.