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LES MILLE ET UNE NUITS,

reux destin. Avant que d’arriver à la montagne, je voulus faire une tentative sur l’esprit des spectateurs. Je m’adressai au roi premièrement, ensuite à ceux qui se trouvèrent autour de moi ; et m’inclinant devant eux jusqu’à terre, pour baiser le bord de leur habit, je les suppliois d’avoir compassion de moi. « Considérez, disois-je, que je suis un étranger, qui ne doit pas être soumis à une loi si rigoureuse ; et que j’ai une autre femme et des enfans dans mon pays. » J’eus beau prononcer ces paroles d’un air touchant, personne n’en fut attendri ; au contraire, on se hâta de descendre le corps de ma femme dans le puits, et l’on m’y descendit un moment après dans une autre bière découverte, avec un vase rempli d’eau, et sept pains. Enfin, cette cérémonie si funeste pour moi étant achevée, on remit la pierre sur l’ouverture du puits, nonobstant l’excès de ma douleur et mes cris pitoyables.

» À mesure que j’approchois du fond, je découvrois, à la faveur