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CONTES ARABES.

qui les avoit amenés, et nous nous rendîmes dans une autre isle d’où ils étoient venus. Ils me présentèrent à leur roi, qui étoit un bon prince. Il eut la patience d’écouter le récit de mon aventure, qui le surprit. Il me fit donner ensuite des habits, et commanda qu’on eût soin de moi.

» L’isle où je me trouvois, étoit fort peuplée et abondante en toutes sortes de choses, et l’on faisoit un grand commerce dans la ville où le roi demeuroit. Cet agréable asile commença à me consoler de mon malheur ; et les bontés que ce généreux prince avoit pour moi, achevèrent de me rendre content. En effet, il n’y avoit personne qui fût mieux que moi dans son esprit, et par conséquent il n’y avoit personne dans sa cour ni dans la ville, qui ne cherchât l’occasion de me faire plaisir. Ainsi, je fus bientôt regardé comme un homme né dans cette isle, plutôt que comme un étranger.

» Je remarquai une chose qui me parut bien extraordinaire : tout le