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CONTES ARABES.

LXXIXe NUIT.

» J’eus le bonheur, continua Sindbad, de même que plusieurs autres marchands et matelots, de me prendre à une planche. Nous fûmes tous emportés par un courant vers une isle qui étoit devant nous. Nous y trouvâmes des fruits et de l’eau de source qui servirent à rétablir nos forces. Nous nous y reposâmes même la nuit dans l’endroit où la mer nous avoit jetés, sans avoir pris aucun parti sur ce que nous devions faire. L’abattement où nous étions de notre disgrâce, nous en avoit empêchés.

» Le jour suivant, d’abord que le soleil fut levé, nous nous éloignâmes du rivage ; et avançant dans l’isle, nous y aperçûmes des habitations, où nous nous rendîmes. À notre arrivée, des noirs vinrent à nous en très--