Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
LES MILLE ET UNE NUITS,

LXXVIIe NUIT.

Sire, Sindbad, poursuivant son troisième voyage : » Dieu, dit-il, fut touché de mon désespoir : au moment où j’allois me jeter dans la mer, j’aperçus un navire assez éloigné du rivage. Je criai de toute ma force pour me faire entendre, et je dépliai la toile de mon turban pour qu’on me remarquât. Cela ne fut pas inutile : tout l’équipage m’aperçut, et le capitaine m’envoya la chaloupe. Quand je fus à bord, les marchands et les matelots me demandèrent avec beaucoup d’empressement par quelle aventure je m’étois trouvé dans cette isle déserte ; et après que je leur eus raconté tout ce qui m’étoit arrivé, les plus anciens me dirent, qu’ils avoient plusieurs fois entendu parler des géans qui demeuroient dans cette isle,