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LES MILLE ET UNE NUITS,

par sa mort. Cette entreprise, bien que fort difficile à exécuter, étoit pourtant celle que nous devions naturellement former.

» Nous délibérâmes sur plusieurs autres partis, mais nous ne nous déterminâmes à aucun ; et nous soumettant à ce qu’il plairoit à Dieu d’ordonner de notre sort, nous passâmes la journée à parcourir l’isle, en nous nourrissant de fruits et de plantes comme le jour précédent. Sur le soir, nous cherchâmes quelqu’endroit à nous mettre à couvert ; mais nous n’en trouvâmes point, et nous fûmes obligés malgré nous de retourner au palais.

» Le géant ne manqua pas d’y revenir et de souper encore d’un de nos compagnons ; après quoi il s’endormit et ronfla jusqu’au jour qu’il sortit, et nous laissa comme il avoit déjà fait. Notre condition nous parut si affreuse, que plusieurs de nos camarades furent sur le point d’aller se précipiter dans la mer, plutôt que d’attendre une mort si étrange ; et ceux--