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CONTES ARABES.

LXXVe NUIT.

» Le discours du capitaine, dit Sindbad, mit tout l’équipage dans une grande consternation, et nous connûmes bientôt que ce qu’il venoit de nous dire, n’étoit que trop véritable. Nous vîmes paroître une multitude innombrable de sauvages hideux, couverts par tout le corps d’un poil roux, et hauts seulement de deux pieds. Ils se jetèrent à la nage, et environnèrent en peu de temps notre vaisseau. Ils nous parloient en approchant ; mais nous n’entendions pas leur langage. Ils se prirent aux bords et aux cordages du navire, et grimpèrent de tous côtés jusqu’au tillac avec une si grande agilité et avec tant de vîtesse, qu’il ne paroissoit pas qu’ils posassent leurs pieds.

Nous leur vîmes faire cette manœu-