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LES MILLE ET UNE NUITS,

gnâmes le premier port, d’où nous passâmes à l’isle de Roha, où croît l’arbre dont on tire le camphre, et qui est si gros et si touffu, que cent hommes y peuvent être à l’ombre aisément. Le suc dont se forme le camphre, coule par une ouverture que l’on fait au haut de l’arbre, et se reçoit dans un vase où il prend consistance, et devient ce qu’on appelle camphre. Le suc ainsi tiré, l’arbre se sèche et meurt.

» Il y a dans la même isle des rhinocéros, qui sont des animaux plus petits que l’éléphant, et plus grands que le bufle ; ils ont une corne sur le nez, longue environ d’une coudée : cette corne est solide et coupée par le milieu d’une extrémité à l’autre. On voit dessus des traits blancs qui représentent la figure d’un homme. Le rhinocéros se bat avec l’éléphant, le perce de sa corne par-dessous le ventre, l’enlève, et le porte sur sa tête ; mais comme le sang et la graisse de l’éléphant lui coulent sur les yeux, et l’aveuglent, il tombe par terre ; et ce