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LES MILLE ET UNE NUITS,

que j’apporte dans cette bourse que vous voyez. » En disant cela, je la lui montrai. Je n’avois pas achevé de parler, que les autres marchands qui m’aperçurent s’attroupèrent autour de moi fort étonnés de me voir, et j’augmentai leur surprise par le récit de mon histoire. Ils n’admirèrent pas tant le stratagème que j’avois imaginé pour me sauver, que ma hardiesse à le tenter.

Ils m’emmenèrent au logement où ils demeuroient tous ensemble ; et là, ayant ouvert ma bourse en leur présence, la grosseur de mes diamans les surprit, et ils m’avouèrent que dans toutes les cours où ils avoient été, ils n’en avoient pas vu un qui en approchât. Je priai le marchand à qui appartenoit le nid où j’avois été transporté, car chaque marchand avoit le sien ; je le priai, dis-je, d’en choisir pour sa part autant qu’il en voudroit. Il se contenta d’en prendre un seul, encore le prit-il des moins gros ; et comme je le pressois d’en recevoir d’autres sans craindre de me