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CONTES ARABES.

mauvais conseils de l’Eveillé avoient été suivis ; et pour le punir comme il le méritoit : « Va, dit-il au laboureur, prends l’âne à la place du bœuf, et ne manque pas de lui donner bien de l’exercice. » Le laboureur obéit. L’âne fut obligé de tirer la charrue tout ce jour-là ; ce qui le fatigua d’autant plus, qu’il étoit moins accoutumé à ce travail. Outre cela, il reçut tant de coups de bâton, qu’il ne pouvoit se soutenir quand il fut de retour.

» Cependant le bœuf étoit très-content : il avoit mangé tout ce qu’il y avoit dans son auge, et s’étoit reposé toute la journée ; il se réjouissoit en lui-même d’avoir suivi les conseils de l’Eveillé ; il lui donnoit mille bénédictions pour le bien qu’il lui avoit procuré, et il ne manqua pas de lui en faire un nouveau compliment lorsqu’il le vit arriver. L’âne ne répondit rien au bœuf, tant il avoit de dépit d’avoir été si maltraité. « C’est par mon imprudence, se disoit-il à lui-même, que je me