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LES MILLE ET UNE NUITS,

avoit besoin. La rose, le jasmin, la violette, le narcisse, l’hyacinthe, l’anemone, la tulipe, la renoncule, l’œillet, le lys et une infinité d’autres fleurs qui ne fleurissoient ailleurs qu’en différens temps, se trouvoient là fleuries toutes à la fois ; et rien n’étoit plus doux que l’air qu’on respiroit dans ce jardin.

» J’ouvris la troisième porte ; je trouvai une volière très-vaste. Elle étoit pavée de marbre de plusieurs sortes de couleurs, du plus fin, du moins commun. La cage étoit de sandal et de bois d’aloës ; elle renfermoit une infinité de rossignols, de chardonnerets, de serins, d’alouettes, et d’autres oiseaux encore plus harmonieux dont je n’avois entendu parler de ma vie. Les vases où étoit leur grain et leur eau, étoient de jaspe ou d’agate la plus précieuse. D’ailleurs, cette volière étoit d’une grande propreté : à voir son étendue, je jugeois qu’il ne falloit pas moins de cent personnes pour la tenir aussi nette qu’elle étoit ; personne toutefois n’y parois-