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LES MILLE ET UNE NUITS,

les disposèrent avec tant de symétrie, qu’il sembloit qu’on n’en pouvoit moins souhaiter.

» D’autres dames servirent une table de fruits secs, de confitures et d’autres mets propres à boire, et garnirent un buffet de plusieurs sortes de vins et de liqueurs ; et d’autres enfin parurent avec des instrumens de musique. Quand tout fut prêt, elles m’invitèrent à me mettre à table. Les dames s’y assirent avec moi, et nous y demeurâmes assez long-temps. Celles qui devoient jouer des instrumens et les accompagner de leurs voix, se levèrent et firent un concert charmant. Les autres commencèrent une espèce de bal, et dansèrent deux à deux les unes après les autres, de la meilleure grâce du monde.

» Il étoit plus de minuit lorsque tous ces divertissemens finirent. Alors une des dames prenant la parole, me dit : « Vous êtes fatigué du chemin que vous avez fait aujourd’hui, il est temps que vous vous reposiez. Votre appartement est préparé ; mais avant