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CONTES ARABES.

sur moi, me prit entre ses griffes, comme un mouton, et me transporta au haut d’une montagne.

» Lorsque je me sentis à terre, je ne manquai pas de me servir du couteau ; je fendis la peau, me développai, et parus devant le Roc, qui s’envola dès qu’il m’aperçut. Ce Roc est un oiseau blanc, d’une grandeur et d’une grosseur monstrueuse. Pour sa force, elle est telle, qu’il enlève les éléphans dans les plaines, et les porte sur le sommet des montagnes, où il en fait sa pâture.

» Dans l’impatience que j’avois d’arriver au château, je ne perdis point de temps, et je pressai si bien le pas, qu’en moins d’une demi-journée, je m’y rendis ; et je puis dire que je le trouvai encore plus beau qu’on ne me l’avoit dépeint. La porte étoit ouverte. J’entrai dans une cour carrée et si vaste, qu’il y avoit autour quatre-vingt-dix-neuf portes de bois de sandal et d’aloës, et une d’or, sans compter celle de plusieurs escaliers magnifiques qui conduisoient