Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/450

Cette page a été validée par deux contributeurs.
414
LES MILLE ET UNE NUITS,

de fleurs qu’il avoit près de lui. Le jeune homme fut effrayé de me voir ; mais pour le rassurer, je lui dis en entrant : « Qui que vous soyez, seigneur, ne craignez rien : un roi et fils de roi, tel que je le suis, n’est pas capable de vous faire la moindre injure. C’est au contraire votre bonne destinée qui a voulu apparemment que je me trouvasse ici pour vous tirer de ce tombeau, où il semble qu’on vous ait enterré tout vivant pour des raisons que j’ignore. Mais ce qui m’embarrasse, et ce que je ne puis concevoir (car je vous dirai que j’ai été témoin de tout ce qui s’est passé depuis que vous êtes arrivé dans cette isle), c’est qu’il m’a paru que vous vous êtes laissé ensevelir dans ce lieu sans résistance…

Scheherazade se tut en cet endroit ; et le sultan se leva très-impatient d’apprendre pourquoi ce jeune homme avoit ainsi été abandonné dans une isle déserte ; ce qu’il se promit d’entendre la nuit suivante.