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LES MILLE ET UNE NUITS,

arbre fort touffu, d’où je pouvois impunément examiner leur contenance. Le bâtiment vint se ranger dans une petite anse, où débarquèrent dix esclaves qui portoient une pelle et d’autres instrumens propres à remuer la terre. Ils marchèrent vers le milieu de l’isle, ou je les vis s’arrêter et remuer la terre quelque temps ; et à leur action, il me parut qu’ils levoient une trappe. Ils retournèrent ensuite au bâtiment, débarquèrent plusieurs sortes de provisions et de meubles, et en firent chacun une charge, qu’ils portèrent à l’endroit où ils avoient remué la terre ; ils y descendirent ; ce qui me fit comprendre qu’il y avoit là un lieu souterrain. Je les vis encore une fois aller au vaisseau, et en ressortir peu de temps après avec un vieillard qui menoit avec lui un jeune homme de quatorze ou quinze ans, très-bien fait. Ils descendirent tous où la trappe avoit été levée ; et lorsqu’ils furent remontés, qu’ils eurent abaissé la trappe, qu’ils l’eurent recouverte de terre, et qu’ils reprirent le chemin de