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CONTES ARABES.

m’empêcheroit de vous en faire repentir. » Je voulus parler ; mais il me ferma la bouche par des paroles remplies de colère, et je fus obligé de m’éloigner de son palais.

» Rebuté, chassé, abandonné de tout le monde, et ne sachant ce que je deviendrois, avant que de sortir de la ville, j’entrai dans un bain, je me fis raser la barbe et les sourcils, et pris l’habit de Calender. Je me mis en chemin, en pleurant moins ma misère que les belles princesses dont j’avois causé la mort. Je traversai plusieurs pays sans me faire connoître ; enfin je résolus de venir à Bagdad, dans l’espérance de me faire présenter au Commandeur des croyans, et d’exciter sa compassion par le récit d’une histoire si étrange. J’y suis arrivé ce soir, et la première personne que j’ai rencontrée en arrivant, c’est le Calender notre frère qui vient de parler avant moi. Vous savez le reste, Madame, et pourquoi j’ai l’honneur de me trouver dans votre hôtel. »

Quand le second Calender eut ache-