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CONTES ARABES.

Quand nous fûmes au bas de l’escalier, nous nous trouvâmes dans une espèce d’antichambre, remplie d’une fumée épaisse et de mauvaise odeur, et dont la lumière que rendoit un très-beau lustre, étoit obscurcie.

» De cette antichambre, nous passâmes dans une chambre fort grande, soutenue de grosses colonnes, et éclairée de plusieurs autres lustres. Il y avoit une citerne au milieu, et l’on voyoit plusieurs sortes de provisions de bouche rangées d’un côté. Nous fûmes assez surpris de n’y voir personne. Il y avoit en face un sofa assez élevé, où l’on montoit par quelques degrés, et au-dessus duquel paroissoit un lit fort large, dont les rideaux étoient fermés. Le roi monta, et les ayant ouverts, il aperçut le prince son fils et la dame couchés ensemble, mais brûlés et changés en charbon, comme si on les eût jetés dans un grand feu, et qu’on les en eût retirés avant que d’être consumés.

» Ce qui me surprit plus que toute