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CONTES ARABES.

fut la frayeur du calife. Il se repentit alors, mais trop tard, de n’avoir pas voulu suivre le conseil de son visir. Cependant, ce malheureux prince, Giafar, Mesrour, le porteur et les Calenders, étoient prêts à payer de leurs vies leur indiscrète curiosité ; mais avant qu’ils reçussent le coup de la mort, un des esclaves dit à Zobéïde et à ses sœurs : « Hautes, puissantes et respectables maîtresses, nous commandez-vous de leur couper le cou ? » « Attendez, lui répondit Zobéïde, il faut que je les interroge auparavant. » « Madame, interrompit le porteur effrayé, au nom de Dieu, ne me faites pas mourir pour le crime d’autrui. Je suis innocent : ce sont eux qui sont les coupables. Hélas, continua-t-il en pleurant, nous passions le temps si agréablement ! Ces Calenders borgnes sont la cause de ce malheur. Il n’y a pas de ville qui ne tombe en ruine devant des gens de si mauvais augure. Madame, je vous supplie de ne pas confondre le premier avec le dernier, songez qu’il est