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CONTES ARABES.

» Le porteur, à moitié endormi, et la tête échauffée du vin qu’il avoit bu, se trouva choqué de ces paroles ; et sans se lever de sa place, il répondit aux Calenders, en les regardant fièrement : « Asseyez-vous, et ne vous mêlez pas de ce que vous n’avez que faire. N’avez-vous pas lu au-dessus de la porte, l’inscription qui y est ? Ne prétendez pas obliger le monde à vivre à votre mode ; vivez à la nôtre. »

« Bon-homme, reprit le Calender qui avoit parlé, ne vous mettez point en colère ; nous serions bien fâchés de vous en avoir donné le moindre sujet, et nous sommes au contraire prêts à recevoir vos commandemens. » La querelle auroit pu avoir des suites ; mais les dames s’en mêlèrent, et pacifièrent toutes choses.

» Quand les Calenders se furent assis à table, les dames leur servirent à manger, et l’enjouée Safie particulièrement, prit soin de leur verser à boire…

Scheherazade s’arrêta en cet endroit, parce qu’elle remarqua qu’il