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LES MILLE ET UNE NUITS,

fut pas peu étonnée de se voir en un instant au milieu d’une ville belle, vaste et bien peuplée.

Pour revenir à la magicienne, dès qu’elle eut fait ce changement merveilleux, elle se rendit en diligence au Palais des larmes, pour en recueillir le fruit. « Mon cher seigneur, s’écria-t-elle en entrant, je viens me réjouir avec vous du retour de votre santé ; j’ai fait tout ce que vous avez exigé de moi : levez-vous donc, et me donnez la main. » « Approchez, lui dit le sultan, en contrefaisant toujours le langage des noirs. » Elle s’approcha. « Ce n’est pas assez, reprit-il, approche-toi davantage. » Elle obéit. Alors il se leva, et la saisit par le bras si brusquement, qu’elle n’eut pas le temps de se reconnoître ; et, d’un coup de sabre, il sépara son corps en deux parties, qui tombèrent, l’une d’un côté, et l’autre de l’autre. Cela étant fait, il laissa le cadavre sur la place, et sortant du Palais des larmes, il alla trouver le jeune prince des Isles Noi-