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CONTES ARABES.

promptement rétablir les choses en leur premier état, et à ton retour, je te donnerai la main, et tu m’aideras à me lever. »

La magicienne, remplie de l’espérance que ces paroles lui firent concevoir, s’écria, transportée de joie : « Mon cœur, mon ame, vous aurez bientôt recouvré votre santé ; car je vais faire ce que vous me commandez. » En effet, elle partit dans le moment ; et lorsqu’elle fut arrivée sur le bord de l’étang, elle prit un peu d’eau dans sa main, et en fit une aspersion dessus.

Scheherazade, en cet endroit, voyant qu’il étoit jour, n’en voulut pas dire davantage. Dinarzade dit à la sultane : « Ma sœur, j’ai bien de la joie de savoir le jeune roi des quatre Isles Noires désenchanté ; et je regarde déjà la ville et les habitans comme rétablis en leur premier état ; mais je suis en peine d’apprendre ce que deviendra la magicienne. » « Donnez-vous un peu de patience, répondit la sultane ; vous aurez demain la satis-