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CONTES ARABES.

sant cela je tirai mon sabre, et je levai le bras pour la punir ; mais regardant tranquillement mon action : « Modère ton courroux, me dit-elle avec un souris moqueur. » En même temps elle prononça des paroles que je n’entendis point, et puis elle ajouta : « Par la vertu de mes enchantemens, je te commande de devenir tout-à-l’heure moitié marbre et moitié homme. » Aussitôt, seigneur, je devins tel que vous me voyez, déjà mort parmi les vivans, et vivant parmi les morts…

Scheherazade, en cet endroit, ayant remarqué qu’il étoit jour, cessa de poursuivre son conte. « Ma chère sœur, dit alors Dinarzade, je suis bien obligée au sultan ; c’est à sa bonté que je dois l’extrême plaisir que je prends à vous écouter. » « Ma sœur, lui répondit la sultane, si cette même bonté veut bien encore me laisser vivre jusqu’à demain, vous entendrez des choses qui ne vous feront pas moins de plaisir que celles que je viens de vous raconter. » Quand Schah-