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CONTES ARABES.

craindre ; et s’il y a quelqu’un, j’ai de quoi me défendre. »

Enfin le sultan entra ; et s’avançant sous le vestibule : « N’y a-t-il personne ici, s’écria-t-il, pour recevoir un étranger qui auroit besoin de se rafraîchir en passant ? » Il répéta la même chose deux ou trois fois, mais quoiqu’il parlât fort haut, personne ne lui répondit. Ce silence augmenta son étonnement. Il passa dans une cour très-spacieuse, et regardant de tous côtés pour voir s’il ne découvriroit point quelqu’un, il n’aperçut pas le moindre être vivant…

« Mais, sire, dit Scheherazade en cet endroit, le jour qui paroît, vient m’imposer silence. » « Ah ma sœur, dit Dinarzade, vous nous laissez au plus bel endroit ! » « Il est vrai, répondit la sultane ; mais, ma sœur, vous en voyez la nécessité. Il ne tiendra qu’au sultan mon seigneur, que vous entendiez le reste demain. » Ce ne fut pas tant pour faire plaisir à Dinarzade que Schahriar laissa vivre encore la sultane, que pour con-