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CONTES ARABES.

impostures. Il se repentoit de l’avoir guéri de sa lèpre ; mais c’étoit un repentir hors de saison. « Est-ce ainsi, lui disoit-il, que vous me récompensez du bien que je vous ai fait ? » Le roi ne l’écouta pas, et ordonna une seconde fois au bourreau de porter le coup mortel. Le médecin eut recours aux prières. « Hélas ! sire, s’écria-t-il, prolongez-moi la vie, Dieu prolongera la vôtre ; ne me faites pas mourir, de crainte que Dieu ne vous traite de la même manière. »

» Le pêcheur interrompit son discours en cet endroit, pour adresser la parole au génie : « Hé bien, génie, lui dit-il, tu vois que ce qui se passa alors entre le roi grec et le médecin Douban, vient tout-à-l’heure de se passer entre nous deux. »

» Le roi grec, continua-t-il, au lieu d’avoir égard à la prière que le médecin venoit de lui faire, en le conjurant au nom de Dieu, lui repartit avec dureté : « Non, non, c’est une nécessité absolue que je te fasse périr. Aussi-bien pourrois-tu