Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
CONTES ARABES.

HISTOIRE
DU VISIR PUNI.


« Il étoit autrefois un roi, poursuivit-il, qui avoit un fils qui aimoit passionnément la chasse. Il lui permettoit de prendre souvent ce divertissement ; mais il avoit donné ordre à son grand visir de l’accompagner toujours et de ne le perdre jamais de vue. Un jour de chasse, les piqueurs ayant lancé un cerf, le prince qui crut que le visir le suivoit, se mit après la bête. Il courut si long-temps, et son ardeur l’emporta si loin, qu’il se trouva seul. Il s’arrêta, et remarquant qu’il avoit perdu la voie, il voulut retourner sur ses pas pour aller rejoindre le visir, qui n’avoit pas été assez diligent pour le suivre