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LES MILLE ET UNE NUITS,

delle. Les esclaves employèrent une grande partie de la nuit à faire ce que leur avoit ordonné leur maîtresse, et elles s’en acquittèrent fort adroitement.

» Le lendemain, le mari étant de retour, fit encore des questions au perroquet sur ce qui s’étoit passé chez lui ; l’oiseau lui répondit : « Mon bon maître, les éclairs, le tonnerre et la pluie m’ont tellement incommodé toute la nuit, que je ne puis vous dire ce que j’en ai souffert. » Le mari, qui savoit bien qu’il n’avoit ni plu ni tonné cette nuit-là, demeura persuadé que le perroquet ne disant pas la vérité en cela ne la lui avoit pas dite aussi au sujet de sa femme. C’est pourquoi, de dépit, l’ayant tiré de sa cage, il le jeta si rudement contre terre, qu’il le tua. Néanmoins, dans la suite, il apprit de ses voisins que le pauvre perroquet ne lui avoit pas menti en lui parlant de la conduite de sa femme ; ce qui fut cause qu’il se repentit de l’avoir tué…

Là, s’arrêta Scherazade parce