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CONTES ARABES.

de toutes sortes de plantes et de drogues. Dès qu’il fut informé de la maladie du roi, et qu’il eut appris que ses médecins l’avoient abandonné, il s’habilla le plus proprement qu’il lui fut possible, et trouva moyen de se faire présenter au roi. « Sire, lui dit-il, je sais que tous les médecins dont votre majesté s’est servie, n’ont pu la guérir de sa lèpre, mais si vous voulez bien me faire l’honneur d’agréer mes services, je m’engage à vous guérir sans breuvage et sans topiques. » Le roi écouta cette proposition. « Si vous êtes assez habile homme, répondit-il, pour faire ce que vous dites, je promets de vous enrichir, vous et votre postérité ; et sans compter les présens que je vous ferai, vous serez mon plus cher favori. Vous m’assurez donc que vous m’ôterez ma lèpre, sans me faire prendre aucune potion, et sans m’appliquer aucun remède extérieur ? » « Oui, sire, repartit le médecin, je me flatte d’y réussir, avec l’aide de Dieu ; et dès demain j’en ferai l’épreuve. »