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LES MILLE ET UN JOURS

Tandis que le prince de Perse tâchait d’exprimer à sa maîtresse toute la joie dont il était animé, Ghulnaze alla dans la prairie où erraient les biches blanches. Elle leur rendit aussi leur première forme, et il se trouva que c’étaient de jeunes dames fort aimables que la magicienne, sa sœur, avait métamorphosées. Elle les mena devant Farrukhnaz qui leur fit conter leurs histoires. Toutes ces dames avaient là leurs amants, qui furent ravis de les revoir affranchies comme eux du pouvoir magique qui les retenait sous des formes d’animaux. Pour surcroît de bonheur, chaque cavalier qui avait été change en cerf, retrouva son cheval dans les écuries du palais. Ainsi, après avoir de nouveau rendu mille grâces à Ghulnaze, tous les hommes qu’elle avait délivrés prirent congé d’elle, et s’en allèrent avec leurs dames chacun dans son pays.

Il ne resta dans le palais que Farrukhnaz, Ghulnaze, Sutlumemé, le prince de Perse et son confident. Ils y demeurèrent quelques jours, ensuite ils partirent tous pour la cour de Gaznine, où ils arrivèrent heureusement. Le roi de Gaznine, pour célébrer le retour de Farrukhschad, fit orner la ville et ordonna des réjouissances publiques. Il maria ce prince avec la princesse de Cachemire, et Symorgue avec Ghulnaze. Pendant que la cour de Gaznine était dans la joie à l’occasion de ces noces, le vieux monarque voulut entendre toute l’histoire de Farrukhnaz. Symorgue lui raconta comment il était parvenu à gagner la confiance de cette princesse ; et, quand il eut achevé son récit, Farrukhschad conta de quelle manière il était tombé entre les mains de Mehrefza.

Peu de temps après, le roi de Gaznine tomba malade, et, se voyant sur le point d’être enlevé par l’ange de la mort, il nomma pour son successeur à la couronne