Page:Les Mille et Un Jours, trad. Pétis de la Croix, 1919.djvu/379

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
363
CONTES ORIENTAUX

— Je vais, répondit-il, vous conduire à ma tente, qui n’est pas fort éloignée d’ici. Vous y serez en sûreté, et ma femme, qui est la meilleure personne du monde, vous recevra bien. »

Ils arrivèrent bientôt auprès de plusieurs pavillons où demeuraient quelques voleurs arabes. Ils descendirent à la porte d’une tente, et l’Arabe frappa. Il vint aussitôt un nègre qui ouvrit. Le voleur fit entrer la dame, et la présentant à sa femme, il lui dit comment il l’avait rencontrée. La femme de l’Arabe était naturellement charitable, et ne voyait qu’à regret son mari exercer le métier de voleur ; elle fit un accueil favorable à Repsima et la pria de conter son histoire

L’épouse de Temim commença le récit de ses malheurs en soupirant. Elle parla d’une manière si touchante qu’elle attendrit ses auditeurs. La femme du voleur surtout en fut pénétrée : « Ma belle dame, dit-elle à Repsima les larmes aux yeux, je ressens vos chagrins autant que vous-même, et vous pouvez compter que je suis disposée à vous rendre tous les services qui dépendront de moi. — Ma bonne dame, lui dit l’épouse de Temim, je vous remercie de vos bontés. Je vois bien que le ciel ne veut point m’abandonner, puisqu’il me fait rencontrer des personnes qui prennent part à mon infortune. Permettez que je demeure chez vous. Donnez-moi un petit réduit où je puisse passer mes jours à faire des vœux pour vous. »