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CONTES ORIENTAUX

en peine de l’offense que tu fais à ton frère et au ciel, qui voit au fond de ton âme. Mais cesse de te flatter ; j’aimerais mieux mille fois mourir que de satisfaire la passion criminelle. »

Un autre, moins brutal que Revendé, serait peut-être rentré en lui-même à ces paroles et en aurait estimé davantage Repsima. Pour lui, voyant qu’il ne pouvait la séduire, il résolut de la perdre pour s’en venger. Voici comment il s’y prit : Une nuit, pendant quelle était en prière, il fit entrer secrètement un homme dans la maison de Temim. Cet homme s’introduisit doucement dans la chambre de la dame. Alors Revendé, suivi de quatre témoins qu’il avait subornés, enfonça la porte de la maison, et courant où était sa belle-sœur : « Ah ! malheureuse, lui dit-il, je te surprends avec un homme. C’est donc ainsi que tu déshonores mon frère ? J’ai amené des témoins afin qu’il ne te serve de rien de nier ton crime. Scélérate, tu affectes tous les dehors de la plus austère vertu, dans le temps que tu commets en secret les actions les plus infâmes. » En disant cela, il fit tant de bruit, qu’il réveilla tous les voisins et rendit l’affront public.

CII

Ce fut par ce noir artifice que Revendé fit passer sa belle-sœur pour une adultère. Il ne se contenta pas de cela, il courut chez le cadi avec ses quatre témoins, il l’informa de l’aventure et lui demanda justice. Ce juge aussitôt interrogea les témoins, et sur leur déposition chargea son lieutenant d’aller se saisir de