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LES MILLE ET UN JOURS

son attention à rechercher ce qui pouvait leur faire plaisir. Calaf, quoique occupé de mille soins, n’oublia pas sa vieille hôtesse ; il se ressouvint avec plaisir de la part qu’elle avait prise à son sort ; il la fit venir au palais, et pria Tourandocte de la recevoir parmi les personnes de sa suite.

LII

L’espérance que Timurtasch et la princesse Elmaze avaient de remonter sur le trône des Tartares-Nogaïs, par le secours du roi de la Chine, leur fit insensiblement oublier leurs malheurs passés ; et le beau prince dont Tourandocte accoucha dans ce temps-là, les combla de joie. La naissance de cet enfant, qui fut nommé le prince de la Chine, fut célébrée dans toutes les villes de ce vaste empire par des réjouissances publiques.

Elles duraient encore lorsqu’on apprit des courriers envoyés par les officiers qui avaient ordre d’assembler l’armée, que toutes les troupes du royaume et celles même du kan de Berlas étaient arrivées au lac Baljouta. Aussitôt Timurtasch, Calaf et Alinguer partirent pour se rendre au camp, où ils trouvèrent, en effet, toutes choses en état et sept cent mille hommes prêts à marcher : ils prirent bientôt le chemin de Cotan, d’où ils allèrent à Cachgar, et enfin ils entrèrent dans les États du sultan de Carizme.

Ce prince, averti de leur marche et de leur nombre par les courriers que lui envoyèrent les gouverneurs de ses places frontières, au lieu d’être