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CHAPITRE XI

Les idoles de Tangut


Après avoir chevauché trente jours dans ce désert, on atteint une cité qui est appelée Saciou[1] et qui est au grand Khan. La province s’appelle Tangut[2]. Elle est peuplée d’idolâtres : on y trouve quelques chrétiens nestoriens et quelques musulmans. Il y a là force abbayes et monastères emplis d’idoles variées que les indigènes entourent de respect et de dévotion.

Tous ceux qui ont des enfants élèvent un mouton consacré à un dieu.

Au nouvel an ou à la fête du dieu, ils sacrifient l’animal et le mangent avec leurs enfants devant l’idole. Puis ils font cuire d’autres moutons qu’ils apportent en grande pompe aux pieds du dieu. Ils les y laissent, pendant qu’ils prient pour attirer sur leurs enfants, sa protection. Ils prétendent que l’idole mange la substance de la chair. Après quoi, prenant les moutons, ils les remportent chez eux, et en font un grand festin avec leurs parents. Après avoir mangé la chair, ils recueillent les os et les serrent bien soigneusement dans un meuble.

Sachez que tous les idolâtres du monde font brûler

  1. Cha-Tcheou, aujourd’hui Tun-houang.
  2. Thang-chou.