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CHAPITRE XLVI

Sypangu ou le Japon que le grand Khan tenta vainement de conquérir


Les navires dont on se sert dans les mers de l’Inde sont faits de sapin. Ils sont divisés en cinquante ou soixante compartiments. Ils sont cloués avec de solides clous de fer. Ils ont deux cents hommes d’équipage et sont assez grands pour contenir cinq ou six charges de poivre. Quand le vent manque, ils manœuvrent à la rame. Ce sont de grandes rames que manient quatre hommes. Chaque navire est accompagné de deux barques, montées de cinquante matelots, qui le remorquent au besoin. Il a, en outre, pour son service, une dizaine de bateaux.

Sypangu[1] est une île du Levant, située dans la haute mer, à cinq cents milles des côtes. Elle est très grande. Les habitants sont de race blanche et policés. Ils adorent les idoles et sont indépendants. Leur sol est riche en or, ils en possèdent de grandes quantités, car leur éloignement du continent fait que peu de marchands les visitent.

Le roi a un grand palais tout recouvert d’or, comme nos églises sont couvertes de plomb. Le plancher est

  1. Le Japon.