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dix à douze mille quintaux. Ils n’ont qu’un mât et une tente[1]. On les hâle quand ils remontent le fleuve, car la force du courant est telle qu’ils ne pourraient le vaincre. On se sert à cet effet de cordes longues de trois cents pas et faites de bambous liés ensemble.

Siguy[2] est une ville illustre et étendue. Son enceinte est de soixante milles. Elle est si peuplée qu’on ne peut dire le nombre de ses habitants. S’ils étaient guerriers, eux et les habitants du Manzi, ils conquerraient le reste du monde ; mais ils n’aiment pas le métier des armes. Ce sont des commerçants et des artisans adroits. Dans la ville habitent aussi beaucoup de philosophes et de médecins. Sachez que dans cette ville existent 6 000 ponts, tous en pierre et sous chaque pont il passe un ou deux navires. Cette ville tient dans sa dépendance seize autres villes.

Son nom de Siguy veut dire en français : « la terre ».

  1. Comme les joncques chinoises d’aujourd’hui.
  2. Sou-Tchéou.