CHAPITRE XXXII
Le Gaïndu et la monnaie de sel
Dans la province de Gaïndu[1] se trouve un lac plein de perles. Le grand Khan ne permet pas qu’on les pêche, car elles sont en si grand nombre que leur prix serait avili. Il en fait prendre seulement pour son usage et autant qu’il lui plaît.
Il y a aussi une montagne où l’on trouve en abondance de fort belles turquoises. On ne peut les extraire qu’avec la permission du grand Khan.
Les habitants de cette province ont pour monnaie de l’or en barre, qu’ils estiment selon son poids. Ils n’ont pas de pièces frappées. Pour les menus échanges, ils se servent d’une monnaie particulière. Ils font cuire du sel et le mettent dans un moule qui peut en contenir une livre et demie. Quatre-vingts de ces pains valent la sixième partie d’une once d’or[2].
Le pays est plein de bêtes à musc et les lacs sont très poissonneux. Il y a des lions, des ours, des daims, des loups, des chameaux et des oiseaux de toute espèce. Le vin de raisin est inconnu ; on fabrique une excellente boisson avec du blé, du riz et des épices. Dans