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charrette couverte. À côté de chacun d’eux, on place un petit chien. Le Khan a aussi un très grand nombre d’aigles dressés à capturer loups, renards, daims et chevreuils. Ceux dont on se sert pour la chasse aux loups sont très grands et très forts, aucun des loups qu’ils voient ne leur échappe.

Le seigneur a deux demi-frères, appelés Baïa et Mingam. Chacun d’eux a sous ses ordres dix mille hommes vêtus de même couleur, les uns en livrée rouge, les autres en livrée bleue. Quand ils accompagnent le grand Khan à la chasse, ils portent leur livrée. Dans chaque troupe de dix mille hommes, il y en a deux mille qui mènent chacun un grand mâtin ou deux ou plus. Un des deux frères prend sur la droite ; l’autre, sur la gauche, chacun avec dix mille hommes et cinq mille chiens. Les deux troupes couvrent tout le terrain sur une journée de marche ; il n’y a pas de bête qui ne soit prise. Tandis que le seigneur chevauche avec ses barons, vous voyez accourir en bondissant ces grands chiens, lancés à la poursuite d’ours et d’autres bêtes qu’ils finissent par atteindre. C’est un spectacle prodigieux.

Le Ier jour de mars, le grand Khan quitte sa capitale et se dirige vers l’Océan, qui est à deux jours de marche. Il emmène avec lui dix mille fauconniers qui portent cinq cents gerfauts, faucons et autours. Il ne tient pas tout ce monde rassemblé autour de lui, mais le répartit par groupes de cent, deux cents ou plus. Tous rapportent leur butin au prince.

Quand celui-ci chasse lui-même avec ses faucons