Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plein de poissons que le Khan y fait mettre. Chaque fois qu’il en veut prendre, il en trouve autant qu’il lui plaît. Une rivière y entre et en sort, mais des filets d’acier empêchent les poissons de passer. Au nord-est, à une portée de flèche du palais, s’élève une butte artificielle haute de cent pas. Cette butte a bien un mille de longueur, elle est plantée d’arbres qui ne perdent jamais leurs feuilles et restent verts en tout temps. S’il y a quelque part un bel arbre, le Khan l’envoie chercher avec toutes ses racines et toute la terre qui est autour pour le planter sur la butte. Si grand que soit l’arbre, les éléphants le transportent. Aussi le Khan possède-t-il les plus beaux arbres du monde. Il a fait couvrir toute cette butte de pierres vertes, si bien que les arbres sont verts et la butte aussi : on ne voit partout que du vert. C’est pourquoi on appelle cette butte, le mont-vert.

Au haut de la butte, se dresse un magnifique palais tout vert au dehors et au dedans ; le mont, les arbres, le palais, forment un ensemble merveilleux et dont la vue remplit de joie les spectateurs. Le grand Khan a fait construire ce bel endroit pour y goûter repos et allégresse.