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un effort qui détourne à tout moment de la suite du récit. Cette difficulté, jointe à la surprise que provoque une orthographe inaccoutumée pour nous, suffirait à rebuter de jeunes lecteurs. L’étendue, parfois la diffusion et les redites du texte, achèvent d’en rendre la lecture fatigante. Sans être réservée aux seuls érudits, l’excellente édition qu’en deux volumes in-octavo en a donnée, en 1865, le sinologue Pauthier, n’est certainement pas destinée à tous.

Nous en proposons ici un texte abrégé et rajeuni, tout en respectant dans la mesure du possible, quand elles restent claires, les expressions anciennes où se révèle l’homme du xiiie siècle.

Il nous a paru nécessaire de replacer dans leur cadre les tableaux de Marco Polo. Pour lui, l’essentiel est de conter et de peindre, plus que d’expliquer. Il a une âme de chroniqueur, non d’historien. Il faut, pour le comprendre, l’interpréter en faisant revivre des notions familières à ses contemporains et aujourd’hui disparues. Rappeler ces notions en les complétant et en les critiquant de façon sommaire par les données de la science moderne, y ajouter ce que nous savons de la vie de l’auteur et quelques indications sur la publication de son livre, voilà ce que nous allons faire d’abord en une première et très courte partie. Les récits mêmes de Marco Polo, que nous donnerons dans la seconde partie, de beaucoup la plus importante, y gagneront en clarté comme en intérêt.

En les reproduisant, nous avons dû y pratiquer de larges coupures tant pour les ramener aux dimen-