Page:Les Loisirs du chevalier d'Eon t1.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’ils ont éprouvées en France depuis l’établissement de cette monarchie jusqu’à présent. Si une pareille histoire peut servir à régler les actions des particuliers, elle doit instruire les rois, les princes & les ministres dans l’art de gouverner. Ils en tireront des lumières sûres pour rendre les peuples heureux, & ils y parviendront en se conformant aux sages maximes qui ont contribué à la grandeur d’un état quelconque, & en évitant ce qui a causé sa décadence. L’art qui enseigne à régir les finances, c’est-à-dire, la science économique doit être regardée, comme un des plus grands objets du gouvernement politique : d’où il résulte qu’un bon ou un mauvais chef des finances peut procurer à sa patrie plus de bien ou plus de mal que dix généraux d’armée. Les titres ne servent de rien pour la postérité ; le nom d’un particulier qui a fait de grandes choses & surtout utiles au bonheur de l’humanité, en impose d’avantage que les patentes & les qualités, honneurs étrangers & frivoles. Une matière si intéressante m’obligeant à ne rien négliger, je ne parlerai pas uniquement d’après mon opinion, je le ferai après avoir consulté les meilleurs auteurs qui l’ont traitée d’une façon générale ou particulière. Je donnerai à ce sujet des