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blic. Tous aspirent au premier nom, & peu s’appliquent à mériter le dernier caractère.

Combien ai-je vu de ces ministres fortunés qui n’exposoient à la surprise de ceux qui les approchoient qu’un esprit semblable aux cornes des chèvres de mon pays qui sont petites, dures & tortues ! qu’ils ne me sachent aucun mauvais gré, si j’avance souvent des opinions contraires à celles qu’ils peuvent s’être formé eux-mêmes, ou que de lâches complaisans leur ont inspirées. Je leur donne toute liberté de penser & d’agir comme ils voudront, pourvu qu’ils ne tentent point de gêner mon esprit.

Quelque sûr que je puisse être de leur déplaire, je n’entrerai pas moins dans un détail particulier sur certaines branches d’administration, telles que le commerce, l’économie, les finances & les impositions, qu’il est presque impossible de bien traiter en peu de mots.

Les impôts multipliés de nos jours à l’infini doivent naturellement exciter la curiosité de ceux qui les exigent ou qui les paient. Pour satisfaire les uns & les autres, je pourrai corriger, augmenter & donner mes considérations historiques & politiques sur les impôts des anciens, & sur les variations