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çons sur leur droiture. Le seul but que je me propose est de préserver la postérité des malheurs, dans lesquels le défaut de réflexion & la précipitation font souvent tomber ceux qui ont part à l’administration des grands états.

Si un principal ministre avoit un génie étendu & l’amour de la vertu, il ne s’attacheroit à rien de médiocre. On verroit en lui les sentimens généreux d’une âme noble qui ne conçoit rien que de grand, d’un cœur désintéressé qui s’oublie sans cesse, d’un philosophe qui ne se borne ni à soi, ni à sa nation, ni à aucune chose particulière, mais qui rappelle tout au bien commun du genre humain & le genre humain à l’être suprême. Il rétabliroit l’ordre & la discipline dans toutes les loix : dès-lors la vérité triompheroit du mensonge, la candeur & la charité détruiroient l’artifice & la dissimulation ; l’avarice & le luxe seroient également réprimés, vices qui, tout opposés qu’ils sont, ne laissent pas de se trouver réunis dans un état. Politiques d’un jour, nous avons tout réduit en calcul, nous ne parlons pas des mœurs qui sont le ressort principal d’un état, la vie & l’âme des loix.

Qui peut ignorer que, dans un gouvernement, les vices marchent de pair avec les mœurs, & que