pour avoir été nouvellement tiré de la mine. C’est l’examen, c’est la coupelle qui doit en fixer la valeur & non une certaine forme ancienne ; & quoiqu’il n’ait pas encore cours en vertu d’une empreinte publique, il n’est pas moins de bon alloi. Telle est la vérité, aussi ancienne que la nature, elle tire son crédit de son essence & non du tems où elle se manifeste. Les gouvernemens sont comme les hommes, ils se forment tard. Ils doivent être parvenus avec le tems à une force essentielle & relative, pour qu’on puisse espérer de les perfectionner : & celui qui entreprend cet ouvrage s’éloigne, loin, de s’approcher du but qu’il se propose, s’il s’arme d’une critique amère contre ceux qu’il entreprend d’éclairer.
Je ne profiterai donc point de la facilité que j’aurois à prouver que, depuis plus de huit cents ans, dans un grand état voisin de celui ou j’écris, les ministres ont la plupart travaillé successivement, sans le vouloir, à ruiner cet empire, & n’en ont pu encore venir à bout ; parce que la nation est un grand corps robuste, situé au milieu de l’Europe, qui se soutient par sa propre force ; parce que les individus de cet ensemble, (qui sont, selon mon opinion, les plus jolies & les plus aimables créatu-