leur société rendoit ses loisirs-mêmes laborieux ; aussi personne n’a-t-il jamais su, mieux que lui, faire servir les agrémens de la littérature, à remplir le vuide que laissent nécessairement les fonctions de la guerre ou de la paix. Parmi les armes ou parmi les livres, il exerçoit sans cesse ou les forces de son corps par les travaux militaires, ou les facultés de son esprit par l’étude des belles lettres & de la politique.
Le public fera sans peine, Monseigneur, le parallèle entre l’ancien Scipion & le Scipion de nos jours : ils se ressemblent trop, & trop peu de seigneurs leur ressemblent ! Pour vous égaler, il ne manquoit à celui, dont vous faites revivre les grandes qualités, que de vivre sous le plus puissant, & le meilleur des rois, dont il eût pu, comme vous, se captiver l’estime & la confiance. Puissiez vous en jouir aussi longtems que l’intérêt de la France le demande !
Dès le moment de votre entrée dans le ministère notre espoir s’est ranimé ; & chaque pas que vous avez fait depuis dans les affaires a changé ces espérances en certitudes. Des ambassades glorieuses, des négociations aussi utiles qu’éclatantes, l’honneur d’avoir traité & conclu le mariage de Mon-