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venu est Medhâtithi fils de Vîrasvâmin, auteur d’un Manubhâshya (commentaire de Manou), qui vivait entre 900 et 1000 après J.-C. M. Burnell le croit originaire du Dekhan, tandis que M. Bühler incline à lui donner le Kachmir comme lieu natal. Son savoir fort étendu lui avait valu le surnom de sans-pareil (asahâya). On s’accorde à louer la richesse de son érudition, tout en lui reprochant la diffusion, l’obscurité et aussi une certaine indécision à choisir entre les opinions contradictoires qu’il cite.

Après lui vient Govindarâdja fils de Mâdhava, auteur d’une Manuṭīkā (ṭīkā = bhāshya), dont la date est inconnue. M. Jolly suppose qu’il vivait au XIIe ou au XIIIe siècle de notre ère.

Nârâyana dont la date est difficile à déterminer, mais qui n’a certainement pas dû écrire plus tard que dans la deuxième moitié du XIVe siècle, est l’auteur d’un commentaire intitulé Manvarthavivṛti (Élucidation des significations de Manou) ou Manvarthanibandha (Traité des significations de Manou).

Mais le plus fameux des exégètes du Dharma Sâstra est Koullouka (Kullūka-bhaṭṭa[1]) fils de Divâkara, auteur de la Manvarthamuktāvali (Collier de perles des significations de Manou). Il était Bengali de naissance et écrivit son œuvre à Bénarès (Vārāṇasī) ; on place son existence au XVe siècle. Le texte établi par lui aussi bien que le commentaire qui l’accompagne ont joui et jouissent encore dans l’Inde d’une popularité exceptionnelle. Pourtant M. Jolly estime que son œuvre n’est que la réédition de celle de Govindarâdja. Suivant M. Bühler, une des principales raisons qui ont contribué à la rendre populaire, c’est qu’elle a été écrite et approuvée à Bénarès, la ville sainte et le grand centre littéraire des

  1. Bhaṭṭa est un titre honorifique porté par les savants.