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LES JÉSUITES


bre, et, faisant semblant d’avoir des affaires avec elle, ces pères fermèrent la porte sur eux, ce qui surprit cette femme sans qu’elle le fît paroître, se croyant en grande sûreté dans la maison des jésuites. Enfin, après lui avoir donné de l’argent autant qu’elle voulut, sans marchander, elle voulut s’en aller en remerciant ces religieux de leur générosité ; mais le père Bourdaloue lui dit en l’arrêtant : Mademoiselle, l’on ne sort pas de chez nous si librement quand on y est, particulièrement d’aussi jolies femmes que vous. Il faut que vous payiez votre bienvenue.

L’on ne peut rien ajouter à la surprise où elle se trouva, et, ayant demandé modestement aux révérends pères ce qu’ils vouloient dire par là, elle voulut sortir par force. Non, non, mademoiselle, lui cria le père De la Rue en lui touchant le sein, vous ne vous en irez pas sitôt ; nous avons des choses à vous dire au sujet de votre conscience sur laquelle nous avons droit de veiller.

Un beau feu étranger s’empara du teint de l’aimable cordonnière, qui la rendit belle comme un ange, et qui alluma un brasier si ardent au cœur impudique de ces saints pères, que peu s’en fallut qu’ils ne lui montrassent dans ce moment toutes leurs passions. Toutes les caresses les plus tendres furent mises en usage pour émouvoir cette femme qui avoit une véritable vertu, et qui